Cyclistes, 5 réflexes à avoir face aux attaques de chiens


Les rencontres avec des chiens agressifs sont malheureusement assez fréquentes lorsque l’on voyage à vélo dans certains pays ou dans certaines zones prédéfinies. Et c’est l’un des inconvénients du voyage à vélo finalement. C’est notamment le cas lorsque nous évoluons dans des pays où les chiens de rues sont nombreux. Ou encore lorsque l’on traverse les montagnes et que l’on croise des Patous (les chiens qui protègent les troupeaux contre les attaques de prédateurs), probablement les plus « dangereux » si on n’a pas les bonnes réactions face à eux.

Ce sont ces derniers qui nous ont croqué à deux reprises les sacoches. Par miracle, les mollets n’y sont pas passés et les sacoches sont restés en bon état ! Pour ces deux cas de figure, il faut l’admettre, nous avons fait des erreurs. Eh oui, souvent, les attaques de chiens sont liées à un mauvais comportement face à lui.


Le chien, un animal domestique et protecteur


Commençons par le commencement. Le cycliste déclenche souvent la poursuite chez le chien (probablement à cause de l’instinct de poursuite, une mauvaise éducation ou l’ennui parfois). Le chien protège son territoire / son troupeau. Il doit donc simplement comprendre que vous n’êtes pas une menace pour lui ou ses petits protégés. Si vous rencontrez des chiens agressifs à vélo, c’est probablement parce qu’ils se sentent simplement menacés par votre présence. N’y voyez donc rien de personnel ! 

Mais un chien  cherche toujours à éviter le conflit naturellement. Son agressivité apparente n’est pas forcément son véritable état d’esprit. L’aboiement est une alerte. En tout cas, quand il n’a pas été éduqué par une personne mal-intentionnée (ça arrive aussi, malheureusement). Pour vous sortir de la situation, il faut donc apaiser le chien. 

Les chiens des rues sont souvent eux-même apeurés

Le problème, c’est qu’un peu partout sur la toile, il vous est conseillé de crier, de faire barrage avec votre vélo, de jeter des cailloux, de rouler plus vite, de leur coller de la bombe au poivre dans les yeux, de leur filer un coup de bâton, et j’en passe. Honnêtement, ce n’est pas la bonne technique (on trouve). C’est plutôt une réponse assez menaçante justement, qui risque d’énerver encore plus le chien et d’aggraver la situation ! Sans compter que l’on trouve cruel d’infliger ça aux chiens des rues, souvent déjà bien mal en point.

Évidemment, il y a toujours des cas de figure assez exceptionnels, choquants et incompréhensibles de chiens qui agressent subitement. C’est d’autant plus le cas lorsqu’ils sont dressés à attaquer. Mais, heureusement, les chiens des rues ou les patous en montagne ne sont, à priori, pas éduqués comme ça (voire pas éduqués du tout pour les premiers). Ce sont ceux que l’on croise le plus souvent à vélo. Nous nous en sortons systématiquement en suivant les recommandations que nous avons donné dans cet article, même s’il a fallu du temps pour que nous adoptions ces bonnes pratiques.

Que faire en cas de rencontre avec un chien à priori agressif ?

    • Ralentir voire s’arrêter et marcher à côté de son vélo
    • Parler au chien calmement
    • Les laisser vous renifler lorsqu’il s’agit d’un chien de berger
    • Rester attentif, même si le maître est à côté
    • Faire demi-tour si besoin
    • Ralentir voire s’arrêter et descendre du vélo.

    Ça peut paraître impressionnant la première fois. Un chien arrive en courant, en montrant ses crocs et en aboyant assez agressivement. Premier réflexe : pédaler plus vite. Ça marche si on est en descente. En montée, ce n’est pas gagné. Il est fort probable que le chien nous rattrape vite.

    La meilleure chose à faire, dans ce cas de figure, c’est de ralentir et d’avancer très doucement soit à pied en poussant le vélo, soit en roulant au pas. En réalité, les chiens agressifs sont bien plus souvent bruyants que mordants. Une fois que l’on s’arrête, ils ont tendance à reculer. Alors on avance doucement au fur et à mesure qu’ils s’éloignent. 

    Là où il faudra faire attention, c’est au moment où l’on remonte en selle et que les chiens se trouvent derrière nous. Pour cela, on continue à leur parler.


    Parler calmement au chien.




    Parler aux chiens aide à les maintenir à distance. Il ne s’agit pas de leur crier dessus, simplement de leur parler. « Tout doux, allez, tout va bien». Le fait de parler permet aussi de calmer la peur de notre côté et surtout d’éviter de la faire sentir, ce qui pourrait énerver davantage le chien s’il la ressent.

    Le chien ne va pas arrêter d’aboyer si on lui parle, mais ça va sans doute l’apaiser, voire le faire reculer. En général, lorsque je suis assez éloignée pour remonter en selle, je pointe du doigt un endroit si je vois qu’ils avancent à nouveau. Je le fais toujours en parlant (pas en criant rappelez-vous) et je leur dis « là-bas, on reste là-bas ». Je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais jusqu’ici ça a marché, ça les coupe dans leur élan. Certains conseillent en complément de ne pas regarder le chien dans les yeux car il le prendrait comme un défi.


    Laisser le chien vous renifler


    Ce conseil concerne davantage les chiens domestiques, notamment les chiens de troupeaux, les fameux patous. En montagne, si l’on voit que l’on s’approche d’un troupeau, le meilleur à faire est de rester en alerte. Les chiens ne sont généralement pas très loin. Parfois, ils ne nous calculent même pas. D’autres fois, on ne les voit pas du tout arriver et soudain ils sont là, bien énervés.

    Dans tous les cas, si vous les rencontrez, descendez du vélo et attendez tout en continuant à leur parler. Ils viendront probablement vous sentir, vérifier qu’il n’y a pas de danger. La fois où un patou a mordu la sacoche de Denni, le chien est arrivé en courant et Denni ne s’est pas arrêté. Une erreur qui aurait pu moins bien finir.

    En revanche, lors de mon trip dans le Mercantour, nous avions eu des retours très inquiétants des patous d’une bergère du coin qui étaient hyper agressifs. Nous les avons croisés. Le fait d’avoir eu les bons réflexes et de les avoir laissés nous renifler (même avec la boule au ventre car ce sont de sacrés bêtes), nous n’avons eu aucun problème. Nous avons simplement attendu que le troupeau finisse son transfert


    Rester attentif, même si le maître est à côté

     

     

    lÇa, c’est la fois où c’est moi qui ai eu un coup de crocs dans les sacoches (encore une fois, un coup de bol que ça n’en soit resté que là). La scène s’est passée si vite ! Dans les Pyrénées, sur l’EuroVelo 3, en passant devant une ferme, le chien est sorti de chez lui et ne semblait pas agressif outre mesure. Le maître était à côté. Puis d’un coup, il a croché dans ma sacoche.

    Encore une fois, c’est un exemple simple. Je n’ai pas ralenti, le chien a croqué ! L’aurait-il fait sinon ? Aucune idée, c’était peut-être un chien mal dressé, vu qu’il n’a donné aucun signal d’alarme. Depuis, dès que nous voyons des chiens sans laisse ou des gros chiens incontrôlables (comme ce fut le cas en Bretagne l’année dernière), même si le maître semble confiant, on ralentit.

    Fun fact : je note tout de même que les morsures  (même dans les sacoches) ont toutes les deux eu lieu en montagne, en France, avec des maîtres à proximité. 


    Attention, les petits chiens sont parfois les plus agressifs !


    Faire demi-tour


    Si le chien semble vouloir absolument bloquer le passage, ne vous laisse pas passer et continue d’être agressif, peut-être que le mieux ce serait d’essayer de contourner par une autre route et de faire demi-tour tout doucement. Rien ne sert de forcer, un mollet en moins c’est pire que quelques minutes à faire un petit détour. 

    Jusqu’à présent, nous n’avons jamais eu à faire demi-tour. Ma seule crainte, c’est le chien qui déboule d’on ne sait où et dont on n’a pas le temps d’anticiper l’arrivée. Ce sont les plus dangereux, mais cela arrive rarement, car les chiens agressifs se font bien entendre avant de mener une attaque !

    Autre solution si le chien ne vous laisse pas passer, ayez toujours quelques croquettes dans les sacoches. C’est une boutade, mais c’est peut-être à tester histoire de faire diversion, le temps de passer dans certaines zones du globe réputées infestées de chiens errants.

    Le risque zéro n’existe évidemment pas, mais on se rend bien compte que la plupart du temps, ça se passe finalement assez bien. Pour autant, nous avons fait face à des bandes de chiens très impressionnantes. Ça a traumatisé notre propre chien à force. Ce que l’on ressent, pour les chiens des rues particulièrement, c’est qu’ils ont eux-mêmes des réflexes de peur et tentent surtout de nous impressionner. Je trouve aussi que l’agressivité de ces derniers est proportionnelle à la façon dont ils sont (mal)traités par les locaux. Ils sont donc plus ou moins


    Que faire en cas de morsure par un chien ?


    CONSULTEZ UN MÉDECIN OU RENDEZ VOUS À L’HÔPITAL


      • Afin d’être vacciné contre la rage, seul moyen d’éviter cette maladie qui est incurable. Même si le chien n’avait pas l’air malade ou semblait inoffensif. Même si vous avez déjà reçu les trois premières doses du vaccin. Se faire vacciner contre la rage ne protège pas totalement. Cela permet de ne recevoir que deux injections au lieu de 5 injections en cas de morsure suspecte.
      • Afin d’avoir des antibiotiques : le chien ne transmet pas seulement la rage mais plein d’autres maladies, surtout s’il s’agit d’un chien errant.


    Parfois les plus petits sont les plus hargneux


    Chien des rues